I do what I want,you aren't my mother,Thalia.

Thalia & Ehawee//Cléo & Pocahontas

Once Upon a time….Dans une ville française maritime, il n’y a pas si longtemps que cela.

Le premier cours passait lentement mais Ehawee avait pris l'habitude d'étudier son anglais et son espagnol pendant les leçons qu'elle considérait comme "inutiles". Le professeur se contentait de plagier ses manuels et ses livres en leur distribuant quelques photocopies conformes et lisant mot pour mot son syllabus. L'heure semblait longue à tous sauf à la jeune fille qui s'amusait toujours autant à découvrir des mots étrangers. Si elle se donnait des airs d'intouchable fille populaire, elle avait gardé cette secrète passion pour les langues. Chaque mot provoquait en elle une sorte d'émoi qui la rapprochait un peu plus de ceux qui la parlaient. Elle avait la curieuse impression d’étudier la culture de ces « native speakers » et de faire partie d’eux si elle connaissait tout de leur langue. Elle avait besoin de se sentir à sa place quelque part, au fond d’elle. La belle Ehawee devait sa grande beauté à ses origines amérindiennes mais elle avait été adoptée par un couple de français, les Laurent. Ils avaient conservé sont premier prénom soit « Elle rit » car la petite fille encore trop jeune pour s’en souvenir, était très souriante, paraît-il. Mais était-ce le temps pluvieux local ou le fait de se sentir déjà en terre étrangère, elle avait perdu ce sourire à son arrivée en France. Quand on n’a pas de maison fixe, on en essaie plusieurs.
Ehawee Sophia était plongée dans son livre d’anglais qu’elle dissimulait derrière un magazine pour paraître moins studieuse. D’habitude, c’était l’inverse pour les élèves. Mais cette jeune fille recelait tant d’illogique et de mystères que personne ne parvenait à la cerner. Du moins, n’avait parvenu.
Elle fut soudain extraite de ses livres de langues grâce à une discussion assez sèche entre la brillante Thalia et le professeur somnolent. Il était clair qu’elle avait amplement raison, Ehawee pensait exactement la même chose qu’elle. Elle trouvait ça extraordinaire de tenir tête aux profs sans pour autant être détestée d’eux. Thalia récoltait des cotes parfaites en frôlant pourtant parfois l’insolence sans jamais avoir tort.
À la sortie de la classe, Ehawee remarqua la jeune fille de Paris allumant une cigarette à l’extérieur des grilles de l’école. Elle en fut surprise car jamais elle ne se serait imaginé ça d’elle. Mais après tout, qui aurait cru qu’elle-même étudiait autant? Les apparences sont souvent trompeuses.
Ehawee rejoint vite son petit gang de ceux qu’elle ne savait appeler « amis ».Le garçon continuait de lui lancer des regards. Il semblait être fier d’être « en couple » avec elle. Ehawee s’en contrefichait. Si c’était sa définition de « couple » d’embrasser une fille par semaine… La jeune fille en avait eu d’autre et en aurait d’autre. Mais jamais elle n’était encore tombée amoureuse. Bah, il valait mieux finalement, tout ce qui tombe fait mal. Elle se rassurait en se disant que ces filles passionnées prenaient trop de risques de perdre leur véritable Amour. Elle, elle était libre comme l’air. Pas d’attaches. Et elle restait très digne. Après les caresses et les baisers, elle rompait, ne voulant aller plus loin. Dans le fond, ces filles passionnées et romantiques, elle les admirait. Mais elle continuait à ne pas se l’avouer, à jouer avec son cœur persuadée que c’était un peu d’amour.
En rentrant après l’intercours, elle recroisa Thalia qui cette fois,l’interpella :

- Ehawee … à ta place je ne sortirai pas à avec ce mec, cela fait deux semaines qu'il me fait du rentre dedans, c'est juste un gars en manque …

La jeune fille haussa les épaules.

-Qu’importe…Ce n’est pas pour moi que tu devrais t’inquiéter, Thalia, plutôt pour lui !

Et même si ce garçon ne ressentait rien pour elle sinon une attirance primitive, elle avait juste besoin de compagnie et n’étais clairement pas amoureuse .D’ailleurs, elle se souvenait à peine de son nom de famille.