Attends, je te montre le remaniement, tu pourrais me dire si c'est accepté?
Donc déjà, voilà la version originale:
L'histoire se déroule la veille du jour de l'An ; une marchande d'allumettes en guenilles erre dans les rues enneigées (souvent placées à Copenhague) sans trouver aucun acheteur. Cette fille est exploitée par son père qui la battra si elle ne vend aucune allumette. Elle s'arrête un moment pour se réchauffer en craquant une allumette. La petite est émerveillée par la flamme qui lui fait penser à la lueur d'un poêle. Malheureusement, l'allumette se consume et elle décide de craquer une à une les allumettes de son paquet pour qu'elle puisse continuer à rêver à une vie plus chaleureuse.
Elle aperçoit alors sa grand-mère décédée à ses côtés et allume le reste des allumettes pour qu'elle reste avec elle. Les deux personnes s’envolent dans ce rayonnement en oubliant leurs maux. Le lendemain, on retrouve la petite fille morte de froid mais avec un grand sourire. On la crut morte de froid alors qu'elle s'était envolée dans les bras de sa grand-mère chérie...
L'histoire que j'imaginais:
"A vrai dire la petite fille, nommée Eileen, est une mendiante orpheline, du moins, il ne lui reste que sa grand-mère avec qui elle vit dans une vieille cabane abandonnée, dans laquelle elle ne revenait que tard le soir. Afin de survivre, elle use de stratagèmes, et manipule et vole les gens. Lorsqu'elle veut obtenir une faveur d'individus, elle leur fait croire que son père l'exploite et que si elle ne ramène pas tant d'argent ou telle chose, il la battra.
Et un jour, alors qu'elle se baladait la veille du Nouvel An, alors qu'elle s'enivrait de l'odeur que délivrait les plats de fête, elle vit une fenêtre ouverte. Elle s'y approcha et découvrit une cuisine où logeait bon nombre de nourritures. Tentée par l'absence de personnes elle s'apprêta à y rentrer lorsqu'une voit la surprit. Lorsqu'elle se retourna elle aperçut Rumpelstiltskin, elle en avait entendu parler. A force d'errer dans les rues, des conversations elle en avait entendues, du moins, plutôt écoutées, une multitude. Lorsque ce dernier allait à la rencontre de quelqu'un, ce n'était jamais anodin, c'était toujours un deal, sauf qu'à l'exception de ses précédentes proies, Eileen n'avait rien a donné. Alors pourquoi pas tenter? Non, il ne fallait pas, elle ne pouvait pas savoir ce qu'il se passait actuellement dans sa tête, et ce n'est jamais aussi simple avec lui. Mais elle ne l'interrompit en aucun cas.
Il lui montra alors un paquet d'allumettes. Elle s'attendait à bien mieux de la part de celui qu'on surnommait Le Ténébreux. Mais une fois son explication finie, elle eut du mal à résister à la tentation: à chaque fois qu'elle allumait une allumette, elle atterrissait dans un autre monde, l'espace d'un instant. Elle se glissait dans un autre corps, dans une autre vie. Celle d'un enfant qui avait une vie des plus heureuses, qui mangeait à sa faim et était bien logé. Et à son retour à la réalité, elle ne perdait pas les vertus que lui avait apporté son séjour: ainsi, lorsque la faim lui tenait au ventre, elle pouvait se régaler comme une reine. Elle lui demanda tout de même ce qu'elle devait payer, car sa réputation le précédait ici.
"Tu n'auras rien à me payer, voyons. Mais je sais que tu sauras trouver quoi m'offrir en remerciements au fil du temps, et par toi-même."
"Je n'ai rien. Que veut-il que je lui donne? Après tout, si je ne veux rien lui donner, ce n'est pas si important, si l'on s'en tient à ses paroles" se dit-elle alors.
Eileen ne se metta pas en garde à la vue d'un comportement qui lui paraissait paradoxal à ce qu'elle avait pu entendre. Après tout, les dires peuvent être faussés, le bouche-à-oreille a tendance à toujours déformer la vérité.
A l'obtention de cette boîte, elle s'empressa d'essayer la première, et fut étonnée de voir qu'il ne lui avait en rien menti. Elle profita de la nourriture, et autres conforts qui étaient à sa disposition. Tout cela lui parut une éternité, et pourtant à son retour à la réalité, seules quelques secondes s'étaient écoulées. Alors qu'elle s'attendait à utiliser ce présent avec beaucoup de sagesses, elle en abusa. Aveuglée par tout ce qui était à présent à sa portée, elle ne s'en lassa pas. Les allumettes tombèrent peu à peu. Et furent toutes épuisée en quelques semaines. Bien qu'elle rentrait le soir, elle préférait cacher cette trouvaille à sa grand mère, de peur qu'elle lui demande où elle l'avait reçue. Elle mentait à tout le monde, sauf à sa grand mère. Elle était trop importante pour elle. La vie lui paraissait belle durant tout ce temps, elle était rassasiée, réchauffée par ce bonheur matériel, qu'elle pouvait s'empresser de rejoindre à tout moment.
Lorsqu'elle attrapa la dernière allumette, elle soupira. Il était déjà temps, temps de dire au revoir à cette merveille. Elle hésita un instant, se répétant qu'il valait mieux l'utiliser en cas d'extrême urgence. Elle était là à tourner en rond dans cette ruelle à essayer de raisonner sa dépendance. Malheureusement, il était trop tard, elle était devenue à la merci de cette magie qui était au creux de sa main, elle alluma alors la dernière. Et rien. Rien ne se passa. De rage, elle jeta la boîte et rejoignit sa maison, du moins, je ne sais si le mot est réellement convenable pour nommer le débris dans lequel elle vivait. Sur le canapé, elle y trouva sa grand mère morte. Elle pleura longuement. Elle prêtait tellement attention à son propre bonheur qu'elle ne pouvait s'empêcher de se baser sur son état personnel, sans se douter que sa grand mère, quant à elle vivait toujours le froid et la faim auxquels elles étaient confrontés depuis longtemps. Elle baissa la tête et pleura toutes les larmes de son corps. La dernière allumette n'était pas cassée, non. Dès qu'elle en allumait une, "elle se glissait dans un autre corps, dans une autre vie. Celle d'un enfant qui avait une vie des plus heureuses, qui mangeait à sa faim et était bien logé." C'était ce qu'elle était finalement devenue, de manière éphémère. Et elle comprit alors les paroles du Ténébreux, à présent, elle savait que la magie avait toujours un prix à payer, peu importe comment on l'obtenait.
Elle continua alors à vivre comme elle le faisait, mais davantage consciente de l'égoïsme qui avait pris raison d'elle, elle partageait toujours ce qu'elle obtenait avec quelques mendiants qu'elle pouvait croiser. Condamnée à vivre dans la solitude."
A que voilà