FORUM FERMÉ. TOUTE COPIE RESTE STRICTEMENT INTERDITE.
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

Partagez
 

 Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) 1394398366-rgnewbie


M. Apollinaire Smirnov

• Secrets découverts : 468
• Talevillien depuis : 20/12/2013
• Cagnotte : 471
M. Apollinaire Smirnov
My life is a fairy tale


Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) Empty
MessageSujet: Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann)   Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) EmptySam 18 Jan - 17:43

Apollinaire souffla tout en scrutant la mer. Son souffle lourd lui soulevait la poitrine à intervalle régulier alors qu'il s'arrêtait pour la première fois après une demie heure de course. Courir sur le sable l'avait épuisé. Il avait perdu l'habitude de sentir ses pieds s'enfoncer dans le sol, si bien qu'il se sentait maintenant trop fatigué pour continuer, préférant s'arrêter quelques instants pour regarder la mer. C'était une des choses qui lui manquait le plus quand il partait en voyage, la mer foncée, au ciel capricieux, de Taleville. Elle avait une teinte particulière, inquiétante qu'il ne retrouvait nul part ailleurs, comme un once de mystère qui contribuait au charme de l'endroit. Son cœur, qui battait à une vitesse folle, résonnait dans tout son corps mais l'odeur du sel et la brise marine l'apaisait. Il ferma les yeux quelques instants, profitant du bruit des vagues qui le berçait pour calmer le rythme infernal de son corps. Au bout de quelques instants, sa poitrine se soulevait moins brutalement, moins vite. Il retrouvait petit à petit son calme et son souffle, serein.

Quand il rouvrit les yeux, il commença à regarder autour de lui. La plage était presque déserte à cette heure-ci, seul quelques jeunes étaient venus s'amuser avec une balle, plus loin. Il regarda sa montre, qui indiquait dix heures du matin. Il ne traînait d'habitude jamais aussi tard lors de son jogging, mais il aimait bien profiter de son temps libre. Il était rentrer depuis quelques jours déjà et, comme par miracle, son téléphone n'avait pas encore sonné. Si tout allait bien, il devrait être tranquille jusqu'à la fin de la semaine prochaine, mais il ne préférait ne pas trop anticiper jusque là. Il pensait souvent à amener Marie en vacances, mais l'incertitude de son emploi du temps l'en empêchait. Il soupira, reprenant encore une gorgée d'eau en observant toujours la mer. L'endroit était toujours aussi calme, et il se décida enfin à repartir, les mains dans les poches, regardant ses pieds disparaître dans le sable sous son poids. Un sourire apparut sur son visage, amusé par la simple action du sable mou. Il aurait presque enlevé ses chaussures pour en profiter pleinement, mais il ne voulait pas prendre le risque d'être vu en train de s'amuser comme un enfant, seul. Que penserais lse gens de lui après ça ? Il n'avait pas envie de passer pour quelqu'un de sympathique, c'était le meilleur moyen pour que tout Taleville viennent lui parler ou, pire encore, essaye de passer du temps avec lui. Il ne détestait pas les gens, il préférait juste rester loin d'eux et de leurs présences agaçantes.

Le repos ne fut pas de courte durée, et, au bout d'à peine quelques mètres, son téléphone sonna. Travail. Il soupira et décrocha, répondant de sa voix grave. « Oui ? » L'interlocuteur parla quelques instants alors qu'Apollinaire s'était arrêté pour mieux l'écouter. « Je vois. Vous avez pensez à la réponse des Japonais ? » Il commença à regarder autour de lui, pour être sur que personne ne l'écoute. « Bien, dans ce cas... Oh non... » dit-il, en apercevant Mary-Ann, au loin, qui se dirigeait vers lui. Il soupira lourdement, alors que l'homme au bout du fil continuait de lui parler. Peut-être que s'il avait l'air assez occupé, elle ne prendrait pas la peine de s'arrêter pour le saluer. Mary-Ann était, en soi, une vieille dame adorable, mais sa manière de s'occuper d'Apollinaire comme une mère poule l'agaçait au plus au point. « Bien, essayer de m'en faire un rapport détaillé et envoyez le moi pour lundi, j'en ferais une synthèse et je préparerais la réunion du 15... »
Revenir en haut Aller en bas

Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) 1394398340-rggranny


Mary-Ann J. Rousseau

• Âge : 26
• Secrets découverts : 353
• Talevillien depuis : 07/09/2013
• Cagnotte : 249
Mary-Ann J. Rousseau
My life is a fairy tale


Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) Empty
MessageSujet: Re: Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann)   Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) EmptyMar 21 Jan - 20:33

 Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) 2602751219 
Malgré un ciel plutôt grisonnant et un vent du Nord assez présent, de plus en plus de gens affluaient sur les quais. C’était jour de marché et le port était connu des habitants et des touristes pour vendre poissons et crustacés de qualités, fraîchement pêchés dans les mers environnantes. Les étals étaient déjà montés depuis la tombée de la nuit, les noix de Saint-Jacques attendaient patiemment qu’on les achète et les poissonniers hurlaient à qui voulait l’entendre que leurs produits étaient les meilleurs. Au milieu de ce tumulte quoi qu’habituel, bercée par les cris des mouettes, le visage fouetté par l’amertume des embruns, Mary-Ann, emmitouflée dans son coupe-vent, passait de stand en stand, à la recherche de la pièce rare à cuisiner le lendemain. Son petit panier à la main, elle détaillait d’un œil avisé les filets de poissons, jouant vigoureusement des coudes avec quiconque voulait empiéter sur sa « zone d’achat et de déplacement ». De base, la sexagénaire était une femme enjouée et souriante, mais dès lors qu’il s’agissait de cuisine, mieux ne valait pas la titiller. Elle passait du statut de mère-grand à celui  de chef implacable. « Bonjouuuur Lottie ! Comment ça va ? » « Salut Maryyy ! Comme toujours, en forme et toi donc ? » Lottie, la poissonnière préférée de notre grand-mère avait tout du parfait cliché, assez petite de taille, plutôt trapue,  les cheveux courts, bouclés et toujours en bataille, vêtue de son fameux ciré jaune et possédant une voix forte et rocailleuse : il était évident que cette femme vivait par et pour la mer. « Ça va, ça va. Alors, dis-moi, où diable dans tout ce port peut-on trouver du dos de cabillaud et de la lotte à en tomber ? » « Et dire que tu poses encore la question ! »

Quelle idée j’ai eu de vouloir faire le trajet à pieds ! pensa la retraitée. Quittant l’agitation des docks, ses provisions tout juste négociées à bout de bras, elle avançait seule, le long des quais. Tant qu’à faire, autant couper par la plage, ce sera plus court ! Resserrant son étreinte sur son panier en osier, elle bifurqua sur la droite après un énième hall puis descendit quelques marches d’escaliers permettant d’accéder à l’extrémité nord de la plage, presque entièrement recouverte de galets. Parcourant ce camaïeu de gris d’un pas lent mais assuré, elle profita de cette balade légère pour se vider l’esprit et jeter un œil à la Manche. Évidemment, elle en conservait un autre sur ses pieds, préférant éviter de courir le risque de trébucher par-dessus son poisson. Plus Mary-Ann avançait, plus l’air se faisait doux, le silence plus présent. Désormais, seul le flux et reflux apaisant de la marée et quelques cris de joie de gamins jouant à la balle plus loin lui parvenait aux oreilles. Bon, ce presque calme pouvait aussi venir du fait qu’elle n’avait pas mis sa prothèse auditive depuis des mois, mais qu’importe. Le spécialiste qui lui avait prescrit un tel gadget n’était qu’un incompétent, elle en était persuadée. Elle n’avait nullement besoin de tels appareils, elle entendait presque parfaitement bien, surtout les derniers ragots et autres blagues salaces. Dans tous les cas, si quelque chose se dégradait bien et qu’elle ne pouvait nier, c’était sa vue. Aussi elle dû patienter le temps de s’approcher un peu plus avant de discerner nettement une silhouette familière, une vingtaine de mètre plus loin. L’air concentré, vêtu d’un jogging et de baskets de course, le mystérieux Apollinaire semblait totalement pris par sa conversation téléphonique. Malgré l’évidence de l’importance de cet appel, Mary-Ann n’y attacha pas trop d’importance et se décida à aborder le quarantenaire. Tout en ne sachant dire pourquoi, quelque chose chez  cet homme poussait irrémédiablement l’ancienne institutrice à le materner, lui redresser les pans de sa veste, réajuster sa cravate, apprendre à le connaître et se faire apprécier de lui. Sans doute lui rappelait-il, dans sa démarche ou sa générosité, son défunt mari, Louis, ou encore était-ce le fait qu’Apollinaire devait environ avoir l’âge qu’aurait sa fille aujourd’hui, qui l’interpellait.  Quoi qu’il en soit, elle approchait encore, un sourire mielleux collé aux lèvres, bien décidée à en apprendre davantage sur l’homme d’affaire. Passage du rôle de chef cuisinier à mamie-commère invétérée. « […] lundi, j'en ferais une synthèse et je préparerais la réunion du 15... » A la vue de la grand-mère, il baissa la voix sur la fin de sa phrase, et elle agita sa main en guise de petit salut. Toute euphorique, elle attendit patiemment que son interlocuteur mette fin à l’appel avant d’entamer véritablement la conversation. « Bonjour Apollinaire ! Ça faisait longtemps, pas vrai ? » Il n’avait pas l’air des plus enjoué de faire la rencontre inattendue et complètement hasardeuse de la retraitée, mais celle-ci ne s’en offusqua pas et releva encore moins ce point. « Comment allez-vous, mon cher ? Les affaires vont bien, j’espère ? » Passant l’anse du panier sur son avant-bras gauche, elle s’aida du droit pour épousseter les épaules du bel homme, où quelques grains de sables s’étaient déposés, faute à la brise marine qui parcourait l’air. Puis, comme s’étant soudainement rappelé un détail, elle ajouta, en désignant le contenu de son panier : « Oh, au fait ! En parlant d’affaires ! J’en ai fait une très bonne aujourd’hui, je sens que ce pavé de saumon va être succulent une fois mariné et accompagné de tagliatelles maisons ! Tiens, ça me fait penser, vous pourriez un jour passer dîner, vous et Marie. Comment se porte-t-elle, au juste ? » Ah, cette grand-mère et sa curiosité insatiable.

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas

Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) 1394398366-rgnewbie


M. Apollinaire Smirnov

• Secrets découverts : 468
• Talevillien depuis : 20/12/2013
• Cagnotte : 471
M. Apollinaire Smirnov
My life is a fairy tale


Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) Empty
MessageSujet: Re: Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann)   Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) EmptyJeu 30 Jan - 17:58

Le sourire de Mary-Ann le fit soupirer une nouvelle fois. Elle n'allait pas partir, il en était sûr. Il pouvait voir dans les pupilles étincelantes de la grand-mère une lueur détestable, qui lui hérissait le poil. Elle était de bonne humeur. Et elle voulait la partager avec lui, en agitant sa petite main comme si elle avait été atteinte de Parkinson. Apollinaire se savait perdu d'avance, et il préféra renoncer : il avait appris en affaire que, parfois, faire le dos rond pouvait éviter bien des heures de discussions. « Je vous rappelle, vous n'avez qu'à m'envoyer tout ça par mail... » dit-il avant de raccrocher et de faire face à Mary-Ann. « Bonjour Apollinaire ! Ça faisait longtemps, pas vrai ? » Il resta stoïque, ne se donnant même pas la peine de sourire à la vieille blondinette qu'il dépassait d'une bonne tête. Au moins elle ne s'était pas jeté à son cou pour les embrassades, et c'était là bien toutes les marques de politesse qu'Apollinaire détestait envers les personnes qu'il ne portait pas dans son cœur. Beaucoup donc. « Bonjour Mary-Ann... » dit-il, gardant un semblant de manière pour ne pas paraître rude ou impoli. « Comment allez-vous, mon cher ? Les affaires vont bien, j’espère ? » dit-elle tout en époussetant l'épaule d'Apollinaire où avait du se coller quelques grains de sable à cause du vent. Il regarda la main de Mary-Ann sur son épaule, plus étonné qu'énervé. C'était la première fois depuis longtemps qu'une dame plus âgée que lui prenait la peine de le rendre plus présentable. Il était, dans un certain sens, offusqué que Mary-Ann le traite comme un enfant de douze ans mais, d'un autre côté, il était, sans pour autant l'admettre, quelque peu rassuré par le geste de Marie-Anne. Comme celui d'une mère. Sauf que Mary-Ann n'avait rien à voir avec la mère d'Apollinaire – et dieu merci, sinon quel genre d'homme mielleux et détestable serait-il devenu ? Un imbécile heureux sans doute. Pis encore, peut-être un de ces hippies négligés. Oui, Mary-Ann avait l'air de ces mères qui encourage leurs enfants quoi qu'ils veulent faire, même hippie. « Je vais bien merci. » Il ne relança pas la question pour la vieille femme, c'était sans doute tout ce qu'il fallait pour la lancer dans un monologue interminable. « Elles vont ma foi, c'est tout ce qui compte. » renchérit-il en fourrant les mains dans ses poches, tout en restant face à Mary-Ann.

« Oh, au fait ! En parlant d’affaires ! J’en ai fait une très bonne aujourd’hui, je sens que ce pavé de saumon va être succulent une fois mariné et accompagné de tagliatelles maisons ! Tiens, ça me fait penser, vous pourriez un jour passer dîner, vous et Marie. Comment se porte-t-elle, au juste ? » Apollinaire soupira tout en dirigeant son regard vers la mer. Il n'avait pas envie de se retrouver coincé chez Mary-Ann, devant une assiette faite avec amour, coincé entre la grand-mère blonde et sa femme, blonde aussi, papotant de tout et n'importe quoi, Mary-Ann parlant sûrement de ses enfants et son mari, défunt si Apollinaire se souvenait bien, ce à quoi Marie répondrait avec le cœur brisé que c'était fou qu'on laisse une si gentille femme seule, cela irait ensuite sur la recette de cuisine et un abonnement à la carte chez Mar-Ann. Il voyait déjà Marie s'enthousiasmer dans la voiture, répétant qu'il faut absolument l'inviter en retour, ce qui lancerait le cercle infernal. Il se voyait déjà manger une semaine sur deux chez Mary-Ann et, la deuxième serait, ce serait elle qui viendrait manger chez lui. Et il avait besoin de toute sauf de Marie-Anne et sa bonne humeur chez lui. Il avait déjà Marie pour ça. « Je suis sûre que ce sera succulent oui. » dit-il tout en posant son regard sur le panier en osier. « Nous n'avons pas vraiment le temps de dîner à l’extérieur... Elle est tellement prise à droite et à gauche par toutes ses activités, et moi avec le travail... Vous comprenez, quand je rentre on essaye de passer du temps ensemble, à deux... Au calme... » Il aimerait aussi passer du temps seul, mais ça, Mary-Ann ne savait sûrement pas ce que c'était. C'était le genre de femme souriante qui trouvait toujours quelqu'un avec qui parler, et pour le malheur d'Apollinaire, cette fois, le quelqu'un était lui-même. « Mais elle va bien merci. » dit-il en se pinçant les lèvres. « Je ne vais pas trop tarder je pense, elle doit m'attendre... » dit-il tout en commençant à se retourner pour partir. Il aurait voulu se remettre à courir et s'éloigner au plus vite de Mary-Ann, mais la vue de cette petite dame malmené par le vent marin lui brisait le cœur. Il n'était pas un homme mal élevé, et de laisser une dame rentrer seul n'était pas dans ses habitudes. Presque à contre cœur, mais avec un léger sourire, il lui tendit le bras. « Peut-être voulez-vous que je vous raccompagne ? » Il avait l'espoir qu'elle dise non, mais cela relèverait du miracle. Et, s'il devait rester plus longtemps en compagnie de Marie-Anne, autant que le voyage soit folklorique. « Excusez ma mauvaise humeur et mon impolitesse, je ne vous ai même pas demandé comme vous alliez, vous ? »

Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas




Contenu sponsorisé
My life is a fairy tale


Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) Empty
MessageSujet: Re: Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann)   Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Sur la plage abandonnée, Coquillage et crustacés (Mary Ann)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Mary-Ann ∆ brighter than the sun.
» Mary-Ann ∞ Yo niggas, wonder gran is in da place !
» mary-ann ∞ madness is a point of view
» Ҩ Les indésirables, les incontrôlables : les boulets et autres Mary Sue

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
a little less conversation ::  :: RPs-