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 And a crappy new day [Ruben & Grim]

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D. Grim Hunt-Ferrell

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D. Grim Hunt-Ferrell
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MessageSujet: And a crappy new day [Ruben & Grim]   And a crappy new day [Ruben & Grim] EmptyJeu 19 Déc - 14:56

Je claquai la porte. Les mains enfoncées dans mes poches, je me posai sur les marches du gigantesque perron de la maison. Une dispute ; encore. Il était de moins en moins rare que je me prenne la tête avec mes parents, en particulier mon père. Le sujet ? Ruben. Rien d’étonnant jusque-là. En oubliant bien évidemment les études, le boulot, la façon dont j’avais déçu la famille. La tête entre les mains, je tentai de me calmer. J’avais justement rendez-vous avec Ruben à la bibliothèque. Mais sentant des larmes de rage me monter aux yeux, je me levai finalement et décidai de faire un détour pour le rejoindre, histoire de me remettre les idées en place. « Mais quand vas-tu donc arrêter de faire l’idiot ? Il ne t’apporte que des misères ! Ne me dis pas que c’est lui qui t’a influencé à faire ces… « études » ! Tu ne pourrais pas être normal, un peu ? » Je remontai les escaliers, attrapai une veste, mon portable et mon sac avant de redescendre en trombe. « Et tu vas où ? Le voir ? T’as rien de plus intelligent à faire ? » Si en temps normal je me passai de répondre une fois sur trois, cette fois-ci je me plantai devant lui. « Comme  couper des animaux en morceaux tu veux dire ? » Je le vis être bouche bée ; je n’en avais cure. S’il chercha ses mots, rien de concret ne sortit. Et je m’en allais. C’était éternellement les mêmes disputes. Si plus petit les choses étaient plus soft, le fait que je ne me détachais pas de Ruben empira et le souci des études s’imposa. La cassure se fit surtout lorsque j’appris à mes parents que je ne souhaitais pas reprendre le flambeau chasseur et boucher, ni celui de fabriquant de couteaux. Si mon travail à mi-temps dans l’atelier les calma un peu, le souci n’était pas réglé pour autant. Je me dirigeai vers le parc, dans un coin isolé, où je me posai un moment et sortis mon bloc-notes et mon crayon. Je commençai à griffonner grossièrement avant de voir pointer une tête de dragon. M’arrêtant dans mon mouvement, je soupirai. Il n’y avait que ça de clair dans ma tête, les dragons. Et mes sentiments pour Aleena, mais ça, c’était autre chose. Aïe, la journée n’était pas finie… voir Ruben signifiait trouver le courage de lui dire que je sortais avec la fille qu’il détestait. Et je n’avais pas le courage d’essuyer une nouvelle dispute. Passant la main dans mes cheveux, je me reconcentrai sur le dessin. Dragon, dragon, et encore dragon. Heureusement que j’avais assez d’imagination pour en créer des différents, je ne pouvais pas aller bien loin sinon. Je terminais sa pose approximative lorsque je décidai qu’il était temps de bouger. J’avais de la marge mais j’allai me mettre sérieusement en retard si je restai là à terminer mon œuvre. Ça m’avait un peu calmé mais avec mon attitude constante, peu pouvaient savoir que j’étais énervé puis que je relativisais. Une des joies à être moi. Je fourrai mes affaires dans mon sac que je lançai sur mon épaule afin de reprendre ma route. Le nez vers le ciel, je ne faisais que peu attention à ce qui m’entourait. Mes parents, Ruben, Aleena, mes pensées étaient trop encombrées pour être claires et me donner une démarche normale. J’arrivai enfin à la bibliothèque qui me donna une douche de calme forcée. Je ne savais jamais si je me sentais apaisé ou oppressé en ce lieu, c’était réellement étrange. Agréable et désagréable à la fois. Je me plantai devant le bureau où une des employées se trouvait, et je n’eus besoin de lui demander où était Ruben pour qu’elle me lance un regard qui en disait long sur son emplacement. Les archives, évidemment. Je pinçai les lèvres en guise de sourire de salutation et de remerciement. Je n’étais pas bien doué pour ça.  Je me dirigeai donc vers les archives où je savais pertinemment que Ruben trifouillait. Et ça ne loupa pas ; il était encore penché à chercher je ne savais quoi. Je m’arrêtai. « Qu’est-ce que tu veux encore nous dégoter ? » Je ne soignais pas forcément mes entrées, mais je devais bien avouer que je les aimais particulièrement. Si ça pouvait me faire oublier mes parents, je n’allais pas cracher dessus. Restait le problème Aleena…
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Ruben Nogard

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MessageSujet: Re: And a crappy new day [Ruben & Grim]   And a crappy new day [Ruben & Grim] EmptyJeu 19 Déc - 15:42



Passer son temps dans les bouquins, à passer ses doigts sur la poussière. Je suppose qu'à la bibliothèque, le lieu que je préfère doit être les archives. Il y a des ouvrages que bien peu de personnes ne peuvent voir, ou qui n'intéressent personne. Qui datent d'il y a plusieurs années, déposées sous scellés pour ne jamais revoir le jour. Il y fait sombre, une seule fenêtre arrive à éclairer la pièce qui me paraît de plus en plus petite à chaque fois. Les feuilles s'entassent, se cassent d'un côté, d'un autre, je me croirais presque dans l'enceinte d'un château. A cette pensée, un sourire vient à se glisser sur le coin de mon visage. Si durant bien des jours, je peux jouer ma mauvaise tête et chercher tout sur la mythologie nordique, comme avide de connaissance, aujourd'hui, c'est pour un tout autre visage que je cherche sans vergogne depuis ce matin. Un livre sur les dragons. J'y crois, je n'y crois pas, au fond, c'est encore assez confus pour que je puisse affirmer de pied ferme que j'en rêve tout le temps. Grim, par contre, je me demande si ça n'en devient pas obsessionnel. Ses dessins se résument à des écailles, des yeux de chat, des gros, des petits, des géants comme des fins. Ce que je n'arrive à faire, même le niveau d'un enfant en maternelle me paraîtrait impossible à surpasser. Doué de ses mains, sa caboche déborde d'une imagination que moi-même, j'ai encore du mal à comprendre. Le bordel du monde, de ses univers qui se choquent, se claquent entre eux et tout ceci, se termine sur du papier. Avec du crayon, du feutre, ou encore de la peinture et personne n'est capable de voir ce que cache le mélange des couleurs. Un peu de rouge, d'orange, de jaune, de violet pourquoi pas. Le talent se voit souvent trop tard, ce n'est plus un mythe, simplement une évidence difficile à avaler. Si je peux servir, si je peux aider dans une quelconque montée jusqu'aux étoiles, alors, autant me salir les mains, ne serait-ce qu'un petit peu. Je me suis toujours demandé, pourquoi ces bêtes ailées ? Pourquoi pas des animaux qui existent réellement ? Il doit y trouver un échappatoire, une porte de sortie qu'aucun mortel ne peut lui offrir, du moins, concrètement. Pas même moi, je ne peux lui donner la clef vers la paix intérieure, vers l'énervement qui n'existe même plus, là où il fait bon vivre, là où tout être digne de ce nom, voudrait être. On s'entasse dans le rêve, on se perd dans l'illusion, la désillusion, jusqu'à en oublier tout ce qui est autour. Les fleurs peuvent maintenant parler, les dragons souffler, les champignons grandir, les poissons vivre sur la terre, sans aucune fin, sans vraiment de début. Fatalement, nous restons là, sans quitter le sol, sans pouvoir voler pour s'affirmer. La réalité frappe, cogne dans l'estomac jusqu'à faire vomir, faire souffrir. Elle ne convient pas à tous, même les plus consciencieux se permettent un jour de fermer les yeux, de penser à l'arrêt des guerres, à un vaccin contre la souffrance et une manière de rendre nos envies réelles. Un jour qui sait, mais pas aujourd'hui, ni demain, parce que le monde continue de tourner et continuera toujours ainsi. Les livres s'enchaînent comme dans une usine, je ne trouve pas l'objet de mes désirs. Pinçant ma lèvre inférieure, je fronce les sourcils, comme si, de cette manière, j'allais le trouver. L'oeil du faucon n'est qu'une légende pour les gamins, et je dois dire qu'à une époque j'y croyais. Avoir un air sérieux, cesser de respirer puis se concentrer sur quelque chose, comme par magie, il vous tombera dans les mains. Laissons les contes là où ils doivent être, le moment est à la recherche de L'anthologie des dragons. Je ne me souviens pas de l'écrivain, encore moins de l'époque, mais son titre est encré dans ma tête comme un tatouage, il finira par partir, mais mes yeux se buttent à valdinguer d'un côté, puis de l'autre.

Je me mets à pester contre ma propre personne, il ne faut pas s'énerver. Première règle de bon sens selon Grim, éviter de s'emporter pour un oui ou même un non. Passant derrière un autre rayon, ma tête se lève et c'est là, que je le vois. Subtilement caché, mais pas assez pour m'échapper. Alors que mes doigts glissent pour attraper la sainte archive, un tremblement de ma part, ou d'ailleurs qui sait, maladresse ou stupidité, les livres qui sont autour tombent d'un seul coup. Un vieux son, un bruit plus que désagréable, qui plus est, l'un d'eux vient de me tomber sur le pied. Mes dents s'écrasent sur ma lèvre, retenant un gémissement plaintif, je pousse un soupir face à la masse de travail qu'il me reste à ranger. Nom d'un chien. Mon jour est définitivement marqué d'une pierre blanche. Penché vers l'avant pour les ramasser, cette fameuse anthologie de ces lézards est coincé sous mon bras gauche. Il est tout aussi gros que grand, au moins, je pourrais me vanter de lui avoir trouvé de la lecture pour une ou deux semaines. « Qu’est-ce que tu veux encore nous dégoter ? » Une voix que je ne connais que trop bien, il faut croire que quand on pense au loup, il vient la queue entre les jambes. Mes cheveux ébouriffés au point de ne plus me laisser d'horizon, je les rejette en arrière et aborde cette fois-ci, un large sourire plein de dents. Le rangement, ce ne sera pas pour tout de suite, après sûrement, peut-être demain - ou une âme charitable qui voudra bien me sauver de cette guigne. Retenant un éternuement à cause de la poussière qui vient me taper dans le nez, je passe ma main libre sur mes épaules. Je suis sale, oh pas de manière dégoutante, mais assez pour que l'on devine que je suis aux archives depuis plus d'une heure au moins. Pas un bonjour, ni une petite tape amicale dans le dos, autant aller dans le vif du sujet. C'est bien connu que nous manquons de tact, à quoi bon en avoir ? S'il y a des choses à dire, autant le faire, sans passer par une dizaine de chemins. « Le plaisir de ne faire plus qu'un avec les vieilleries. » Comme faire communion avec la nature, se balader dans la plus simple des tenues et se marrer comme le monde ne le permettra jamais. Haussant les épaules, je tiens l'ouvrage entre mes deux mains, le fixe avec des prunelles qui je pense, doivent maintenant pétiller. Fierté. Pour une bêtise, très certainement. Malgré tout, je me doute de sa réaction, qu'il sera aussi content de l'avoir sous ses doigts que moi et qu'il prendra un malin plaisir à commencer à le lire, sous mes yeux. Inspirant un instant, j'avance d'un pas, puis de deux. Je remarque toujours à quel point il peut grandir vite. Loin est l'époque où je lui disais de voir ailleurs, où je grognais contre ses traits enfantins. Il était têtu à l'époque, borné encore maintenant, et dans un futur proche ? Je n'ose même pas penser comment évoluera son caractère. « Plus sérieusement, tu peux dorénavant me vouer un véritable culte. Ce fameux bouquin que tu cherchais depuis des mois, devine qui l'a trouvé ? » Je pourrais bomber le torse pour me donner un genre, à la place je préfère lui montrer la couverture, le coeur claquant avec force contre mon torse. « Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu. Et c'est pas faute d'être là depuis... j'sais pas en fait. Mais bon, on s'en tape. Là n'est pas l'sujet. » C'est étrange qu'il soit à une telle heure, généralement, il préfère m'attendre en dehors de la bibliothèque, que ma journée se finisse et qu'on aille ailleurs, loin de la population si possible. Fronçant mes sourcils, il y a quelque chose d'étrange dans les prunelles de Grim. Comme si, quelqu'un venait de lui casser du verre dans le dos. Une énième dispute avec son père ? Ce ne serait même pas étonnant, même habituel. Je sais qu'il m'a toujours vu d'un mauvais oeil, a toujours voulu que je sorte de la vie de son fils, parce que je ne suis qu'une rature qui le pousse vers un mauvais avenir. Qui est-il pour dire ce qui est bon pour lui ? Son père certes, mais, il ne peut pas se le dire, il ne le connaît pas aussi bien que moi je peux le connaître. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? J't'ai jamais vu descendre dans les bas-fonds de la bibliothèque. » Clairement plus classe qu'archives, à quoi bon se prendre la tête avec de véritables termes ? On ne réfléchit plus, on ne pense plus des masses, non pas jusqu'à devenir de véritables idiots sur pattes, seulement deux gamins qui se marrent en dévorant des marshmallows. Et quelque part, s'il doit être ici, ce n'est pas pour me poser seulement cette question, ce doit être autre chose. Si je peux servir à lui faire oublier son quotidien foireux, alors mon âme n'en sera que trop ravie. Ensemble dans l'adversité, ensemble nous brûlerons dans les flammes vicelardes de nos existences.
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D. Grim Hunt-Ferrell

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MessageSujet: Re: And a crappy new day [Ruben & Grim]   And a crappy new day [Ruben & Grim] EmptySam 1 Fév - 16:53

Lorsque Ruben était parmi ses livres, tout semblait plus beau, bizarrement. Alors que ses talents d’artiste n’étaient pas forcément une forme de point positif reconnue chez lui. Oui, être sensible aux écrits était pour moi une des nombreuses palettes qui pouvaient constituer ou définir un artiste. De là à lui dire de but en blanc Ruben, tu es un artiste, non, il y avait des limites. Il se foutrait bien de ma tronche et irait bouder pendant une heure, à coup sûr. Je le vis se redresser, un ouvrage entre les mains. Il était couvert de poussière et s’épousseta l’épaule avant de se tourner pleinement vers moi. Je ne cachai pas mon sourire lorsque je vis le sien. Apparemment, il était aux anges. La raison de cette démonstration de dents blanches ? Pas la moindre idée. « Le plaisir de ne faire plus qu'un avec les vieilleries. » Ben tiens. Je le vis hausser les épaules avant de baisser les yeux vers le livre qu’il n’avait toujours pas lâché. Qu’avait-il donc de spécial ? Il finit par s’avancer vers moi et un sourire en coin se dessina sur mes lèvres, bien trop curieux de comprendre enfin quel était le coup qu’il allait me faire. « Plus sérieusement, tu peux dorénavant me vouer un véritable culte. Ce fameux bouquin que tu cherchais depuis des mois, devine qui l'a trouvé ? » Soulevant un sourcil, j’attendis qu’il me tende l’ouvrage pour en voir enfin la couverture. L’anthologie des Dragons. Non, il me l’avait trouvé ! Ou avait-il remplacé la devanture pour me faire une mauvaise farce ? Non, je ne pouvais pas le croire. Il était bien trop fier pour me faire une simple blague. Il avait réellement trouvé ce livre convoité depuis trop longtemps. Sans attendre plus, je m’emparai de l’objet avec précaution comme si je risquais de le réduire à l’état de poussière d’une simple pression de doigts. « Je suis venu, j'ai vu, j'ai vaincu. Et c'est pas faute d'être là depuis... j'sais pas en fait. Mais bon, on s'en tape. Là n'est pas l'sujet. » Là n’était pas le sujet ? Tu parles ! Il m’avait dégoté une perle, en était heureux, mais ce n’était pas à prendre en compte, pardi. Il allait me rendre chèvre, c’était certain.

Je m’extasiais devant la couverture qui donnait autant envie que vouloir découvrir depuis tout ce temps ce qu’elle renfermait. J’avais envie de l’ouvrir, de commencer à parcourir ses pages, tout autant que j’avais envie de le serrer contre moi. Grotesque. S’il y avait bien une personne pour comprendre – pas approuver, mais comprendre – ma folie envers les livres, c’était Ruben. « Qu'est-ce qui t'amène ici ? J't'ai jamais vu descendre dans les bas-fonds de la bibliothèque. » Relevant soudainement la tête, je sentis mon sourire s’effacer quelque peu. Ah, oui. Il y avait ça aussi. Ces choses de la vie qui arrivaient à couper ces petits bonheurs temporaires. Ces nuages qui vous rappelaient à quel point ils pouvaient cacher votre soleil. Et s’il y avait bien un point vrai, c’était celui que Ruben avait soulevé. Je ne venais jamais le chercher directement au fin fond de son boulot. Je l’attendais dans les rayons moins flippants ou à l’extérieur de la bibliothèque, d’ordinaire. Pour le coup, ç’avait été un automatisme. Je n’avais pas cherché à me démarquer particulièrement, mais le fait était là. Je me mis à feindre un intérêt conséquent pour mon livre que je commençai à ouvrir afin de ne lâcher qu’un simple « Rien de particulier. » Mais je savais que Ruben n’était pas dupe. Si je pouvais déguiser la vérité et s’il pouvait avoir la décence ne pas en chercher plus afin de respecter mon bon vouloir, il n’était pas stupide. Alors je consentis à lever les yeux de la page qui occupait une bonne partie de mon esprit pour le regarder dans les yeux. « Je m’suis pris la tête avec mon paternel, pour changer. » Quel scoop, pas de quoi verser une larme. Il n’y avait rien à en dire, alors je repiquai du nez sur le bouquin en me détournant légèrement, concentré. Mais le fait que Ruben était actuellement « au travail » me revint à l’esprit et je fermai doucement l’ouvrage. J’aurais tout le temps de le lire plus tard, ce n’était pas ça qui me manquait. « M’enfin. Routine, routine. Y’a pas à en faire un fromage. » Et s’en suivi un sourire plus ou moins convaincu.
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Ruben Nogard

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MessageSujet: Re: And a crappy new day [Ruben & Grim]   And a crappy new day [Ruben & Grim] EmptyDim 2 Mar - 13:45



C'est pour ce sourire-là que j'aime à m'étouffer à moitié dans les tréfonds de la bibliothèque. C'est pour ce pétillement dans son regard que j'apprécie à en oublier les heures qui coulent. Certainement masochiste, même fou si l'on cherche bien le sens du pourquoi du comment. Pourtant, il y a de ces personnes qui se laissent divaguer à des occupations qui en valent la peine, parce que m'extasier sur mes propres principes ne me plaît pas. J'arrive à vivre grâce à l'autre, comme si, quelque part, comme dans les livres fantastiques, nos esprits liés depuis une éternité ne faisaient plus qu'un. L'un ressentant la douleur de l'autre et inversement, c'est l'animal et son maître, le confiant et l'indomptable, le bon et la brute. Gardant toujours le même sourire sur le visage, mes sourcils se froncent à plusieurs reprises. A vrai dire, j'avais déjà un peu préparé dans mon esprit la mise en beauté de l'ouvrage, ce qui signifie, arriver en hurlant chez lui à la mort et faire mon fier après mon coup plus que douteux. Je m'amuse de peu, de rien en sa compagnie, même une maladresse viendra à pousser mes épaules à grimper, descendre, sans ménagement. J'en oublie le monstre qui aime à se tapir dans l'ombre, qui frappe quand bon lui semble. Le dragon sur deux pattes aux yeux morts, à la liberté plus que mordante, sans pour autant pouvoir cracher des flammes. Voyant ses gestes, je me doute qu'il trépigne d'impatience à l'idée d'étaler sa science sur les créatures fantastiques qui jadis nous entouraient sûrement ou pas du tout, selon nos croyances. Qu'il dessinera comme un possédé enfin rentré chez lui, fera tomber les feuilles et tapissera ses murs d'une ère bouffée par les écailles. Grim peut se vanter d'un don, quant à moi, mis à part vouer un culte aux Dieux nordiques, il n'en est rien. Pas vraiment la musique, le dessin n'est pour en résumé qu'une succession de bâtons stupides, je reste un pauvre mortel. Alors que lui, lui, il peut aller loin, plus que son père ne le veut. Il lui coupe les ailes en plein vol, le ramène sur terre, là où il n'a clairement pas sa place. On ne brise pas les rêves des idylliques, surtout pas d'un Hunt-Ferrell comme lui. Plus à donner, à offrir sans compter, dans ses yeux j'arrive à voir ce que je n'aurais jamais, et si je dois à le pousser dans le gouffre pour qu'il apprenne à voler, je le ferais. « Rien de particulier. » Oui, évidemment, tu peux la faire à d'autres, pas à moi. Je pourrais citer un par un qui il est, en faire un véritable bouquin, je connais sa vie plus qu'il ne la connaît lui, ses faiblesses comme ses forces. Me mentir est peine perdue, il ne se serait jamais donné la peine de venir flâner en ce lieu juste pour bavarder de la pluie et du beau temps. Passant une main dans mes cheveux, j'admire une couche de poussière s'effondrer sous mes yeux et tomber allègrement sur le sol. Je dois avoir l'air encore plus crédible que d'habitude.

« Je m’suis pris la tête avec mon paternel, pour changer. » J'y croirais presque, je peux même m'imaginer la scène sans problème. Combien de fois est-ce que cet énergumène m'a ramené sur le tapis ? Je suis néfaste pour son fils adoré. C'est vrai qu'il devrait continuer de massacrer des animaux sans envie, qu'il devrait reprendre le travail familial et qui sait, un jour devenir un gros commerçant au rire gras et l'allure dégoulinante d'hypocrisie. Ceci convient parfaitement à Grim, j'oubliais presque qu'il n'était pas différent des autres gosses, qu'il ne se démarquait pas par maladresse, sa tête paumée dans les nuages. Tout est faux, surtout les envies d'un père complètement paranoïaque et névrosé jusqu'à la moelle. Je me sens humain à côté de lui, même véritable samaritain des temps modernes. Soupirant un peu à sa parole, je commence à tapoter du pied tel un lapin impatient de savoir ce qu'il cache réellement derrière sa tignasse. « M’enfin. Routine, routine. Y’a pas à en faire un fromage. » Pire que ça je dirais, autant en faire une montagne et surtout le faire sortir de ses retranchements. Baissant un peu ma tête pour admirer le sol crasseux, digne des vieux châteaux du Moyen Âge, je mâchonne ma lèvre inférieure, réfléchissant à ce qui pourrait le perturber à ce point. Son père, certes, sa famille pourquoi pas, mais autant ? Il y a plus, ou alors un décès, quelque chose de macabre qui l'aurait perturbé, une connerie monumentale qu'il aurait faite. Non, dans ce cas il ne serait pas passé par quatre chemins pour venir dans mon appartement. Continuant de fixer un point invisible sur les dalles froides, ma parole vient à s'élever dans les airs. « M'ouais. » Ou non dans mon langage, tout comme les femmes, nous avons aussi nos propres manières de sonner à la tempête, la fin du monde, l'éclatement du volcan. Même si j'en suis encore loin, vaut mieux tard que jamais. Mes boucles tombent sur mes yeux, bien vite redressé pour le fixer dans les yeux, je me rapproche le plus possible, comme s'il avait une ignoble bestiole sur le visage. « S'tu veux tout savoir, Ditwin Grim tu pues la conscience pas tranquille. » Détendu comme jamais, mon esprit se prépare au pire sans que je m'en rende compte. C'est vrai, il serait capable de me sortir des horreurs dignes de films à succès, des situations qui virent à un cauchemar sans nom. Parce qu'il porte la poisse autant que la chance, qu'il peut retirer la joie qu'il m'apporte comme la décupler. C'est assez suicidaire, destructeur, c'est certainement ça dans cette relation qui me plaît, le fait que si l'un tombe, l'autre se taule royalement à côté. « M'faire croire à moi qu'y'a rien du tout, c'est s'moquer de ma capacité à dénicher les mensonges. J'te laisse deux minutes pour tout me dire, ou je te jure que tu vas subir mon ignoble gourou. Avec les éclairs qui pètent, la terre qui tremble et les feux d'artifice. » Ma mine continue de s'alléger, je pourrais presque en rire. Il est vrai qu'une arrivée aussi théâtrale m'irait bien, loin de là l'idée qu'un jour les effets seront ainsi. C'est triste, ç'aurait pu être beau. Quoi qu'il en soit, je tente de garder un air sérieux sur le visage, les sourcils froncés, un sourire vient encore une fois me trahir. Le pire va de pair avec le meilleur, qui sait lequel des deux je vais me prendre en pleine figure ?
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D. Grim Hunt-Ferrell

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MessageSujet: Re: And a crappy new day [Ruben & Grim]   And a crappy new day [Ruben & Grim] EmptyMer 2 Avr - 15:58

Bizarrement, je commençais à ne pas être si à l’aise qu’à l’ordinaire. Enfin, c’était justifié et je ne l’étais pas tant depuis que j’étais arrivé, mais soit. Mentir à Ruben était aussi utile que d’argumenter avec une chèvre sur la nécessité de réduire la pollution. Et puis, à en juger par son regard fixe, il était évident qu’il était en train d’éplucher tout ce que je pouvais vouloir lui cacher. Oh, il n’y avait pas grand-chose de ce côté-là, sauf Aleena bien entendu. Mais il savait tout sur moi et quand je ne parlais pas aussi franchement que je le devais – ça m’arrivait – il retournait la situation pour trouver l’origine du problème. « M’ouais. » Voilà qui complétait ma théorie. Je retins un soupire. Je n’avais pas envie de parler d’Aleena avec lui. Je connaissais pertinemment son avis et si je n’avais pas abordé le sujet jusqu’à présent, il y avait bien une raison. Ruben finit par relever les yeux vers moi, et s’avancer jusqu’à n’être qu’à quelques centimètres de mon visage. Je ne savais pas vraiment si je devais retenir mon souffle ou lever les sourcils en guise de plaisanterie. « S'tu veux tout savoir, Ditwin Grim tu pues la conscience pas tranquille. » Rah, que je n’aimais pas qu’il me connaisse si bien, parfois. Il était impossible de lui cacher quoi que ce soit, et si je m’aventurais par-là ce n’était qu’une question de temps avant qu’il parvienne à me tirer les vers du nez. Pour la première fois j’hésitais entre le prendre au sérieux, ou rire de sa bêtise avec lui. J’avais du mal à comprendre s’il voulait m’arracher la tête pour avoir voulu lui mentir ou s’il prenait cette enquête avec humour, un simple défi pour lui. Toujours si près de moi, je me retins de froncer les sourcils ; je n’avais pas envie qu’il sache qu’il m’avait non seulement démasqué, mais qu’en plus ça me déstabilisait. Si la situation ne s’appelait pas Aleena, il aurait pu en être autrement de mon état, c’était certain. Des problèmes avec la famille, des résultats éventuellement mauvais, et autres problèmes « insignifiants » ne me prenaient jamais autant aux tripes. Non, cette fois, il en allait de mon entente avec Ruben. Comment dire non à la proposition d’Aleena ? Et comment empêcher d’énerver ce frère qui ne pouvait la voir en peinture ?

« M'faire croire à moi qu'y'a rien du tout, c'est s'moquer de ma capacité à dénicher les mensonges. J'te laisse deux minutes pour tout me dire, ou je te jure que tu vas subir mon ignoble gourou. Avec les éclairs qui pètent, la terre qui tremble et les feux d'artifice. » Cette fois-ci, je ne pus m’empêcher de sourire. L’imaginer en train de créer des feux d’artifices était une chose absolument grandiose. Autant si ça le faisait sourire, que s’il faisait la tronche en même temps. Que de contraste. Au moins, ce petit contretemps me permit de regagner en contenance devant lui. Je baissai les yeux vers le livre que je serrais toujours fermement entre mes mains, cherchant mes mots. L’idée était de ne pas délivrer une véritable bombe. Y aller en douceur, c’était toujours ce qu’il y avait de mieux à faire avec Ruben. Sauf dans les cas où lui agissait n’importe comment ; dans ces cas-là, une bonne claque virtuelle était le meilleur des remèdes. Je me raclai la gorge. « Aleena m’a demandé de sortir avec elle. » Oh, je pouvais vous dire qu’en cet instant, la devanture du livre était fort intéressante. Je n’avais pas le courage d’affronter le regard actuel que pouvait avoir Rub, surtout sachant que les informations n’étaient pas terminées. Mais c’était comme enlever un pansement, hein ? Plus vite c’était fait, mieux c’était… Je finis par relever les yeux pour les planter dans les siens. « Et… Et j’ai dit oui. » Voilà. Au moins, c’était fait. Maintenant, il allait falloir calmer le jeu un peu. Je savais bien qu’il n’avait jamais pu s’encadrer Aleena, mais je n’avais pas besoin de son accord, aux dernières nouvelles. Il ne la voyait pas comme moi, voilà tout. Soupirant doucement, j’ouvris mon sac pour y mettre le livre afin de meubler quelque peu. Il était évident que je redoutais sa réaction, mais il fallait bien que ce soit dit. Ça aurait été pire qu’il le découvre par lui-même plus tard, en nous croisant ou qu’en savais-je. Ceci étant fait, je fourrais mes mains dans les poches de mon jean, ne sachant vraiment comment appréhender la situation. « Enfin, c’est pas comme si je devais me justifier, mais voilà. » Je n’avais aucun compte à lui rendre, j’étais assez grand pour décider de sortir avec une fille ou non, quand bien même ce fut Aleena. Que je sache, je n’avais jamais rien réclamé, j’avais toujours été là en pleine nuit quand il fallait le soigner, je l’avais toujours écouté même quand il ne souhaitait pas parler. Je n’avais rien à me reprocher et craindre de le perdre au prix d’Aleena était totalement grotesque. Il n’était pas mon père, et une réaction en ce sens serait totalement déplacée étant donné son propre dégoût envers mon paternel. Je finis par hausser les épaules. Alors quoi ?
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